Retour sur le séminaire sur les habitats marins sédimentaires de la région biogéographique de l'Atlantique européen

Les 12 et 13 mars derniers, ce séminaire international, organisé dans le cadre du Life Marha, a donné lieu a de riches échanges entre experts scientifiques, gestionnaires d'aires marines protégées et services de l'Etat. La préservation des habitats sédimentaires marins est un enjeu crucial, notamment en Manche, où ces habitats sont particulièrement exposés aux activités humaines. Pourtant, leur suivi reste limité et les données quantitatives manquent encore.
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Mieux comprendre pour mieux protéger
L’analyse des habitats benthiques évolue ! Au-delà des approches traditionnelles basées sur la composition des communautés (abondance, richesse spécifique), une nouvelle perspective émerge : celle de la diversité fonctionnelle. Étudier les flux de carbone, les échanges de matière organique et inorganique permet d’évaluer les transformations profondes des écosystèmes marins.
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Nouvelles méthodes de suivi
La cartographie précise des habitats et de leur évolution constitue un prérequis essentiel pour identifier les zones à protéger et adapter les stratégies de conservation. Néanmoins, de nouvelles méthodes de suivi se développent pour affiner cette compréhension, notamment l’utilisation de nouvelles espèces indicatrices et de l’ADNe, qui ouvrent des perspectives prometteuses pour le monitoring à long terme
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Des habitats sous pression
Le chalutage benthique, le dragage et les extractions exercent des pressions importantes sur les habitats sédimentaires, auxquelles s’ajoutent les effets du changement climatique, et le développement de l’éolien offshore. Si les études évaluent souvent une pression à la fois, il devient indispensable d’adopter une approche intégrée pour analyser les effets combinés et anticiper les impacts du changement climatique.
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Un cadre réglementaire en évolution
Le nouveau règlement européen sur la restauration de la nature vient compléter un panel de directives existantes (DCE, DCSMM, DHFF) imposant efficacité et résultats, des travaux déjà amorcés.
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Des indicateurs à consolider
Les indices AMBI et M-AMBI, régulièrement utilisés pour qualifier l'état de santé des habitats marins, manquent parfois de sensibilité aux pressions externes, et s'avèrent dépendants aux référentiels locaux. De nouveaux indicateurs pourraient venir les compléter, bien que la comparabilité des données sur le long terme reste essentielle.
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Vers une gestion plus durable des activités impactantes
La régulation des activités impactantes est un levier clé pour améliorer l’état de santé des habitats meubles, y compris en dehors des zones protégées. Et au-delà des usages en fonctionnement, quid de la gestion de fin de vie des ouvrages à l’exemple des infrastructures éoliennes.
Un grand merci à tous les participants et intervenants pour ces échanges riches et inspirants ! Les actes du séminaire seront prochainement disponibles sur le site du Life Marha.
Ensemble, continuons à faire avancer la recherche et la conservation des habitats sédimentaires marins.
Retrouvez les présentations par jour ici :